Canada History: Fred Rose

Le Masque Tombe



Premiére Édition:1943
Source: pamphlet;
Transcription/Mise en forme: Kenneth Higham et Mike B. pour MIA, 2005
Public Domain: Marxists Internet Archive 2005; This work is completely free. In any reproduction, we ask that you cite this Internet address and the publishing information above.


Introduction

Depuis qu’il est entré à la Chambre de Communes comme député Ouvrieur-Progressif du compté Montréal-Cartier Fred Rose a rendu d’inestimables services à la cause canadienne par ses courageux exposés des problèmes qui confrontent notre nation.

Que solent les problèmes raciaux, la question de l’après-guerre, de la sécurité sociale ou de la politique internationale du Canada, Fred Rose a traité de chacun de ces sujets avec une clarté ete une intelligence qui ont fait l’admiration de ses colleguès, même chez ses adversaires. Le peuple du Québec doit beaucoup aux courageux exposés de M. Rose, qui a toujours su défendre la cause des travailleurs.

Mais, la tâche la plus importante de M. Rose à Ottawa, fus sans doute son énergique campaigne pour la unite nationale, et de tous ses discours c’est probablement celui qui est reproduit ici qui a le plus contribué à éclairer le publique sur le danger de division pro-fasciste qui nous menace. En exposants les éléments qui cherchent à détruire chez nous l’unité nationale au profit de leurs ambitions totalitaires, Fred Rose a sonné l’alarme à un moment critique.

Nous voulons croire que la lecteur réfléchira à l’exposé reproduit dans ce pamphlet et qu’il acceptera de prendre également la responsibilité de combattre les facteurs de destruction de notre avenir que devoile M. Fred Rose.

L’unite canadienne est menacée. Notre avenir est monacé. Mais so nous savons reconnaître l’ennemi derrière son masque de faux “nationalisme” nous pourrons travailler à la construction d’un Canada uni, libre et fort.

 
Evariste Dubé.
Président National,
Parti Ouvrier Progressif.

Montréal, ce 10 novembre 1944.

 

Fred Rose est le premier député Ouverier-Progressif élu à la Chambre de Communes à Ottawa.

Il y a un an, le 9 août 1943, les electeurs de la division Montréal-Cartier envoyaient cet énergique défenseur des droits ouvriers à Ottawa. Sa campagne électorale reçu l’appui de toutes les sectiones progressives de la population, et celui de nombreuses unions-syndicales importantes.

Au cours de sa première année parlementaire, Fred Rose a prouvé qu’il méritait pleinement la confiance populaire qui lui avait déjà été acquise par de nombreueses années de lutte infatigable pour les droites de travailleurs.

Le Masque Tombe

Discours prononcé le 3 juillet, 1944 à la Chambre des Communes d’Ottawa

Fred Rose député Ouvrier-Progressif pour Montréal-Cartier (reproduit du Hansard)

En quelques années avant que le monde apprenne le nom de Quisling, j’ai rédigé une brochure denonçant de petits groupes fascistes, constituant, disais-je, un danger auquel il fallait parler de peur qu’il ne devienne grave à un moment de crise. En voici un passage:

“A l’heure actuelle il n’y a aucune doute que les diverses mouvements fascistes ne constituent qu’une infime minorité au milieu de grands mouvements politiques de notre pays, mais il n’ya pas raison pour que l’on ferme les yeux sur le fascisme au Canada. Il vaut beaucoup mieux l’étudier à la lumière de la vérité et de la raison dès maintenant et prendre, dès maintenant et prendre dès sa naissance, les messures nécessaires pour empècher de se developer au point de menacer la démocratie canadienne.”

La destruction du fascisme ne se limite pas pour moi à la destruction de cette idéologie outre-mere. Ceux des nôtres qui combattent outre-mer, qui risquent leur vie, ne veulent pas, je crois, à leur retour au Canada, y trouver des groupes de fascistes qui menaceraient la démocratie au Canada. Je ne suis pas alarmiste, mais j’estime qu’il vaut toujours mieux faire face aux problèmes que de fermer les yeux.

Diviser pour regner

Du fait de la destruction du fascisme outre-mer, certains gens croient que ceux qui sont imbus de cette idéologie parmi nous vont l’abandonner et se soumettre. Je ne partabe pas cette opinion. Précisément parce que la cause du fascisme est en faillite, en raison même de ses defaites sur le champs des bataille en Europe, nos groupes fascistes ici, tout comme le nazisme, lutteront avec l’énergie du désespoir. Cela est d’autant plus dangereux que nous traversons une phase décisive de la guerre. Le danger est que cela divise le peuple, soulève le doute dans bien des esprits et sape le morale de la population. Voilà pourquoi il faut faire face à cette situation.

Que veut Hitler, sinon la division? Il peut même faire une guerre défensive sur tous les fronts. Il espère que la guerre durera aussi longtemps que possible et que, grâce à ses partisans au sein des diverse contrées des des Nations Unies, il suscitira une campagne de désunion et que, de cette façon il pourra obtenir une paix de compromis. Ce serait une paix de courte durée. Ce n’est pas ce que veulent les citoyens du Canada et des Nations Unies.

Il n’y a pas longtemps, le sécretaire de la Trésorerie américainne, M. Henry Morgenthau, fils, lança l’avertissement suivante:

“Notre ennemi a une arme secrète réelle, l’arme de la désunion. A mesure que le désastre le menacera, il servira avec astuce de cette arme. Il tâchera de briser l’unité que nous avons réalisée. Il tentera de jetter la confusion et de detruire la confiance dans les objectives que nous poursuivons, et d’adoucir la défaite à laquelle il sait maintenant ne plus devoir échapper. Il tentera de rendre notre victoire partielle, plutôt que complete.

Si nous succombons à de telles cajoleries, si nous permettons au doute de nous diviser, si nous fléchissons dans notre résolution de étouffer le hideux fléau nazi, nous aurons perdu cette guerre. Bien plus, nous aurons trahi tous ce qui ont souffert et ceux dont le sang a inondé le sol de l’Europe, les vivants comme les morts.”

Je partage absolument les sentiments exprimés dans cette déclaration et, c’est je préconise l’unité nationale et internationale et mets le peuple en guarde contre la désunion et la confusion.

Nous trahirons les vivants et les morts si nous nous tenons cois et que nous atténuons l’importances des événements qui se sont produits dans la province de Québec depuis quelques semaines. Il est possible, ça va de soi, que certains disent: “Ils attaquent la Province de Québec.” Il n’est pas ainsi. J’ai un plus grande confiance dans le peuple du Québec que plusieurs de ceux que me lanceraient cette accusation. J’ai déjà dit, et je le répète ce soir, que ce sont de petites cliques dangereuses qui sont responsables de ces agissements préjudiciables à la population du Québec et au moral canadien.

Histoire Vrais

L’autre jour je traversais les Laurentides en automobile et je fis monter un jeun aviateur qui marchait au long de la route. C’étati un mitrailleur, et de fait il était si jeune qu’il avait plutôt l’aire d’un cadet d’aviation. Ce jeune garçon était stationné a Valleyfield au début des émutes. J’avais presque les larmes aux yeux après avoir entendu le récit qu’il me fit. Il me dit que ces jeunes garçons, ces jeunes mitrailleurs d’aviation,, des jeunes gens qui remplissent les positions très dangereuses et qui s’embarqueront pour outre-mer dans quelques semaines, n’ossaient pas s’aventurer seuls hors du camp; ils ne sortaient que par groupes de trois ou quatre.

Et quelles areststations a-t-on faites? Pas une seule, à ma connaissance. Il me déclara que plusieurs jeunes aviateurs furent crullement battus. Dans la même ville de Valleyfield, une qutre clique attaqua les membres d’un syndicat d’ouvriers de téxtile au cours d’un réunion. Cette clique pénétra dans la salle où la réunion avait lieu et brisa tous les meubles. Ce syndicat se composait de gens de Valleyfield. Et pourtant on ne fit rien; aucunne arrestation ne fut effectuée.

Puis dans la ville de Québec, une synagogue fut incéndiée il y a un couple de mois. Auparavant, une clique intollérante avait conduit un campagne dans la ville pour priver les Juifes de droit de construir une synagogue. Au cours de cette campagne on a tenu des réunions et recueilli des signatures. Les orateurs étaient connus. Il y avait, par exemple, un nommé Roch Poulin, membre des Jeunes Laurentiens. Le même individu se trouvait quelques semaines plus tard à une assemblée à Québec à laquelle le chef de mon parti, M. Tim Buck, devait porter la parole, et il a incité des jeunes gens à dissoudre la réunion.

Anti-sémitisme et la libertés ouvriers

L’anti-sémitisme et la supression de la liberté de parole vont de pair. Mais il ya plus. Quelques jours après l’attaque contre la salle du syndicat à Valleyfield. un organisateur syndacaliste bien connu s’est rendu à Huntington. Bien que les ouvriers de l’établissement de textile de l’endroit fissent partie du syndicat, un groupe de personnes est allé le voire pour lui dire qu’il ne tenderait pas de réunion. Celle-ci n’a pas eu lieu et l’organisateur n’a reçu aucune protection.

De tels actes sont dangereux. Il peuvent conduire les ouvriers à organiser eux-mêmes leur propre défence. On voit facilement tout le danger et tous les troubles que cela pourrait occassioner. Des mesures énergiques s’imposent.

Il est malheureux que tant de gens responsables de ces basses manoeuvres se nomment nationalistes. Ils n’en sont pas. Ils pretendent travailler dans l’intérêt du peuple québécois. Je soutiens le contraire. Quand ils vont désorganiser des réunions syndicales, ils ne travaillent pas dans l’intérêt des ouvriers canadiens-français; il font plutôt le jeu de M. Blair Gordon. Quand ils prêchent aux ouvriers du Québec de ne pas faire partie de syndicats neutres, ils leurs enlèvent l’arme par laquelle dans maintes industries du Québec les ouvriers ont obtenu un salaire égale à celui de leurs confrères des autres provinces.

Dans certains industries du Québec, celle de la constriction maritime notamment, de même que dans certaines autres, les ouvriers ont obtenu l’égalité quant aux conditions du travail. A qui la doivent-il? A tous ces rêveurs d’égalité ou à leurs propres organisateurs syndicaux? Ce sont ces derniers qui la leur ont obtenue.

Ces nationalist se disent intéressés au bien-être de la population. Toutesfois allezleur parler d’assurance santé et toute de suit ils récrient. Ils n’en veulent pas, mais pas de tout; c’est du socialisme! Ils ne veulent pas qu’on touche à la liberté individuelle. Voyons maintenant les résultats. L’état de la santé laisse fortement à désirer et il en sera de même tant que le peuple québecois se laissera conduir par cette clique dont je viens de parler.

Quelques Chiffres

Permittez que je cite quelques chiffres. Il est interessant de noter que dans la province du Québec la mortalie. par tuberculose est de 80.6 par 100,000, comparée à 26 pour l’Ontario. Le chiffre est donc trois pois plus elevé pour Québec que pour Ontario. Voici la statistique s,appliquant à diverses villes: Québec, 108.1; Chicoutimi, 143.4, Trois-Rivières, 216.6, Thetford-Mines, 259.5 et Rimouski, ce qui est honteux, 542.2, vingt fois le taux pour Ontario. Les nationalistes ne veulent pas de programme d’hygiène; ils s’imaginent que la population québécoise n’en a pas besoin. Les chiffres de la mortalité infantile suivent la même tendence. Le taux du Canada par mille naissainces vivantes en 1941 s’établissait à 59.7, tandis qu’il était de 45.6 pour Ontario, 95.5 pour Chicoutimi et 107 pour la ville de Québec.

Qui s’oppose au progrès?

Les chiffres sont beaucoup trop elevés. Il nous faut de plus nombreux programmes d’hygiène. Il en est cependant qui n’en veulent pas parce que tout cela sent du socialisme et empiète sur la liberté individuelle. Les soi-disant nationalistes se sont opposés à l’instruction obligatoire. Le docteur Paquette, lieutennent de M. Duplessis et ancien secrétaire provincial de l’instruction, disait ce que suit, au cours d’un débat sur l’instruction obligatoire:

“Lorsque les familles sont désorganisées par la guerre, lorsque nos jeunes gens sont conscrits pour l’armée, est-ce bien le temps de conscrire nos enfants pour l’instruction obligatoire?”

Cet argument ne tient pas compte de l’intelligence de la population québécoise. C’est très biens que le docteur Paquette ait obtenu son doctorat et ait réussi dans la politique. S’il a des enfants, je suis convaincu qu’ils reçoivent une belle éducation, mais il réfuse le même privilège aux autres, parce que ce serait conscrire les enfants pour l’instruction.

En outre, ils se sont opposés à ce que le Québec ait affaire au Canada ou à ce que le Canada ait affaire aux autres pays du monde. Qu’aviendra-t-il des usines immenses construites dans cette province et des dizaines de milliers d,ouvriers employés là, si le Canada s’isole d’universe?

Le retour à la terre constitue peut-être leur solution. Ils sont prêt a propose à la population de déraciner des souches et de mourir de faim pour qu’elle ne s’approche pas des villes. Pendant la guerre, toutefois, les gens ont appris qu’ils pouvaient accomplir du travail utile, ils ont aquis de la compétance, et il ne voutront pas retourner à la terre. L’isolationsime n’est pas la solution pour la population du Québec.

Nationalisme ou réaction

Ces soi-disant nationalistes ne travaillent pas dans les intérêts de peuple du Québec. Ces agitateurs ont recours à tous les artifices de la démagogie pour dissimuler leur idéologie réactionnaire et pro-fasciste, et ils soucient très peu de la population. Quelle idée se font-il du peuple? Je trouve la réponse dans une déclaration formulée par un groupe connu sous le nom du bloc universitaire et rédigée le 11 avril 1942. Cet organisme préconisait un état corporatif dans la province du Québec où selon la théorie de ses membres, “tous ne naissent pas égaux” Peut-on prendre une attitude plus réactionnaire? Un petit groupe s’installe dans un château et la population à ses pieds travaillera pour lui. Ils posséderont l’intelligence, les autres seront voués à l’ignorance.

Je désire faire un peu d’histoire. Depuis que je suis membre de la Chambre, j’ai entendu beaucoup honorables députés revenir sur le passé, aux années, 1934, 1935, 1936 et 1937. J’ai fais quelques recherches moi-même et je voudrais citer certains soi-disant nationalistes et isiolationnalistes qui s,interessent plus à la victoir de l’Axe qu’au bien-être du Québec. Je citerais d’abord un article d’un journal La Nation de paul Bouchard interdit ou disparu après la décalaration de guerre. Il entretenait des relations très étroites avec tous les soi-disant chefs nationaux de la province; il avait même portait sa candidature dans la circonscription de Sainte-Marie à Montréal et avait l’appui de plusieurs groupements dont l’un avait pour chef André Laurendeau, chef actuel du Bloc Populaire. Ce Bouchard rédigeait un grand nombre d’éditoriaux pour son jouranal. Par exemple, il disait à propos de l’Espagne:

Perles de “nationalisme”!

“Devant un Espagne forte et déterminée, Gibraltar ne vaudra plus rien. Mais le rôle politique que peut jouer une Espagne ariche et puissante est de bien plus vaste envergure...Elle reprendra son ascendance sur sur les peuples issus de son sang et de sa culture. On peut imaginer le rôle futur de l’Espagne dans le monde sans songer qu’à part le Brézil, les Etats-Unis et le Canada, toute l’Amérique parle espagnol. Le prochian siècle sera celui du monde hispanique”

Ce qui veut dire que les Espagnoles prendront toute l’Amérique du Sud . Ils continuend en ces termes:

“Puisse Franco s’inspirerde la réusitte mussolinienne... “...en adapter les normes à sa patrie et insuffler à l’Espagne le même esprit d’énergie, du progrès de solidarité qui anime l’Italie, et alors la grande réaction partie de Rome contre la barbarie asiatique arrivira en passant par l’Hispanie aux rivages latins de l’Amérique!”

C’est là le fascisme intégral appliqué à la politique étrangère. Non content de parler de l’Espagne en ces termes, il a adressé à la Fance les conseils suivants:

“Ah, si la France pouvait enfin trouver sous une monarchie ou une dictature nationale(lizez fasciste) un grand misistre des Affiaires étrangières pour vendre à l’Allemange et à l’Italie en échange d’alliance et de la neutralité fançaise, l’Empire britanique”.

Ces sont là les propos de traitre, mais ils ne l’ont pas empêché de se porter candidat contre le Ministre de la justice en 1942. Qu’a-t-il eu à dire au sujet du Canada? Qu’a-t-il eu à dire au propos d’un Canada uni? Voici les paroles édificantes qu’il a jugé bons a prononcer au sujet de l’impéralisme japonais:

“Très bien, me-lasserai-je dire, mais qu’arrivera-t-il si le Japon veut invahir le Columbie-Bratinique? Sachons que la Colombie-Britanique n’est pas tout le Canada, et dans l’Est pour ce qu’elle nous cožte et ce que nous en recevons, elle ne signifie rien pour nous.

Il était disposé à céder la Colombie-Britanique au Japon. Voilà ce que sont les nationalistes, les isolationnistes. les doctrinataires , qui, au fond, sont des internationalistes en ce sens qu’ils sont fascistes. Les sois-disant nationalistes ne nieront pas qu’ils ont la plus haute estime pour les opinions de M. Henri Bourassa. Celui-ci n’a-t-il pas déclaré à Montréal, le 8 octobre 1941, que l’Allemagne était en Europe la seulle force capable de mettre finà la confusion que règne parmi les Slaves?

Certes, Hitler a tenté de éliminer à sa façon ce que M. Henri Bourasa appelle le caos slave. Il a tenté de anéantir des millions de Slaves. Mias ils se sont refusés a mourir; ils jouent aujourd’hui une rôle magnifique et sont en voie d’administré à Hitler une magistrale raclée.

Bourassa et Hitler

Voici ce que disait M. Henri Bourassa au sujet de Hitler:

“Hitler est beacoup plus le produit d’expression démocratique que ne le sont les gouvernements des Etats-Unis, du Canada et d’Angleterre...L’un des excellents point du régime (nazi) est qu’il a mis fin aus abus scandaleux du capitalisme!”

Quant on songe aux Krupps, à Goering et à leurs cartels, on constate qu’il ne faisait là que travestir les faites, dans le dessein de tromper le peuple.

Parlant de l’après-guerre, M. Henri Bourassa a dit:

“Si le bon sens doit prévaloir dans le règlement des affaires de l’Europe dans le monde d’après-guerre, je crois que la France de Pétain, l’Espagne de Franco, le Portugual de Salazar ainsi que l’Italie de Mussolini, excerceront une influence salutaire pour le monde.”

Quel monde que celui-là! M. Bourassa a depuis répété ces mêmes assertations a maintes reprises. Ils sont tient encore à ses idées et qu’il se quqlifie de nationalistes. Comme les nazis dont ils s’inspirent, ses gens recourent à l’anti-sémitisme comme moyene d’accomplir leurs sales besongnes. Il est malheuruex que de telles pensées se glissent dans le discours mêmes de quelques honarables membres de cette Chambre. Il n’y a pas très longtemps, j’ai entendu un honorable député parler des Aryens et des non-Aryens de notre pays. Je croyais que seul Hitler en avait dans son pays.

Jeudi dernier, l’honorable représentant deCharlevoix-Saguenay (M. Dorion) dissait:

“On se demande si nous poursuivons la guerre uniquement pour sauver ou aider les Juifs de tout l’univers”.

La thèse d’Hitler

C’est la thèse d’Hitler. Plus d’une fois Hitler a dit que la guerre actuelle est la guerre des Juifs, et nous avons eu l’autre jour une édition revisée de cette observation, formulée par honorable membre de cette Chambre.

La Gazette de Montréal, livraison d’aujourd’hui, renfermait un article très triste. Il y était question de 1,715,000 Juifs tués, exterminés des chambres à gaz dans deux camps de la Haute-Silésie. Devrons-nous dire à ceux qui échapperont l’assasinat: “Gardez-vous bien de venir de chez nous.” Ce ne sont las là sentiments des sentiments humanitaires; c’est de la cruauté. Certains chefs politiques ont mêlé cette question juive au problème d’immigration. Certains journeaux publient des caricatures à ce sujet. Voici une caricature du journal Le Moraliste. de Duplessis, représentant les Juifs comme l’a fait Streicher dans le Sturner. C’est tout à fait honteux. Que serait-il advenu des grands de la démocratie canadienne, Papineau et Mackenzie s’ils n’avait pu trouver refuge aux Etats-Unis? Le sort des Acadiens, chassés de leur pays au dix-huitième siècle, triste chapitre de l’histoire canadienne dont on s’est souvenu longtemps en notre province, se répète aujourd’hui sur une plus grande échelle et d’une façon plus meurtrière; en faire un sujet de débat est contraire à l’honnêteté et à l’esprit humanitaire. Mais ces nationalistes ne consultent pas l’histoire. Ils trouvent leur propres cruelles solutions.

Indigne d’un chretièn

Voici un article publié dans Le Bloc, organ officiel du Bloc Populaire, en date du 6 mai 1944. Cet article est intitulé “le Canada, dépotoir de l’Angleterre#8221;, et la première page de ce journal est entièrement consacrée à la liste des noms de quelques-uns des réfugiés à qui l’on a permis l’entré au pays. Chaque nom est suivi des mots “Juif, Juif, Juif#8221;. Je ne suis pas chretièn mais, si je comprends bien le christianisme, cela est indigne d’un chrétien.

On me permettra de lire ce qu’un grand homme, David Lloyd George, écrivait en 1923 au sujet des juifs. Voici:

De tous les fantasismes qui avelissent l’homme, il n’en est pas de plus stupide que l’antisémitisme. Il ne se trouve son fondement ni dans la raison ni dans la foi; il n’aspire à aucun idéal; c’est simplement une de ces mauvaise herbes qui croissent dans ces marais que sont les haines de race. Qu’il soit tout à fait contraire à la raison, on a la preuve si l’on sait qu’il s’attaque presque exclisuvement aux nations qui rendent un culte aux prophètes et aux apôtres juifs, révèlent la littérature des Hébreux comme la seule remise directement à l’homme par Dieu, et dont le seul espoir de salut repose sur les préceptes et les promesses des grands maîtres de Judas. Cepandant, aux yeux des fanatiques, les juifs d’aujourd’hui ne peuvent jamais avoir raison. S’ils sont riches, ce sont des oiseaux de proie; s’ils sont pauvres, ce sont des parasites. S’ils prononcent en faveur d’une guerre, c’est qu’il veulent exploiter à leur propre bénéfice les animosités sanglantes des gentiles. S’ils souhaitent la paix, ce sont des lâches ou des traîtres. S’ils donnent généreusement, et personne n’ouvre plus large la main que les Juifs, c’est quelque motif d’égoïsme qui les inspire. S’ils ne donnent pas, que peut-on attendre des Juifs que l’avarice? Si le gros capitaliste opprime l’ouvrier, on en tend responsable de la cupidité des Juifs; si l’ouvrier se révolte contre le capital, ce sont encore les Juifs qu’il faut blâmer; s’ils habitent à l’étranger, il faut les persecuter et les en déloger par un émuete; s’il veulent retourner dans leur pays, il faut les empêcher. Partout et tojours, quoi qu’ils fassent, quoi qu’ils aient l’intention de faire ou omettent de faire, ils se sentent à travers les siècles poursuivis par l’echo du cri brutal de la plèbe de Jérusalem s’adressant au plus grand de tous les Juifs: ’Crucifiez-le!’”

Nos responsabilités

Ce sont là de belles paroles, mais qu’allons-nous faire? La situation semble suffisamment grave pour exiger ce que je proposais dans mon premier discours à la Chambre; l’institution d’une commission royale chargée d’étudier à fond le problème. Il y a encore davantage. Il doit y avoir une raison qui pousse des gens de la province de Québec à suivre ses éléments, et on la trouve dans certaines inégalités qui se pérpetuent. Le Gouvernement doit absolument trouver le moyen de répondre aux besoins de la population, de fair disparaître ces inégalités, et la population sera trop heureuse de tout ce qu’on entreprendra pour lui donner la justice qu’elle mérite. J’ajouterai qu’il nous faut encourager les syndicats ouvriers qui veulent apporter leur concours dans la lutte pour la démocratie. Nous avons besoin d’ue politique hardie, car le problème de l’unité national est grave à cette dernière phase de la guerre, et il sera tout autant demain au cours de la periode après-guerre.